Depuis 2 ans, je questionne les hommes de mon entourage et ceux que je rencontre, sur leurs conceptions de l'amour et du couple.
J'ai pour l'instant, uniquement donné la paroles aux hommes de ma génération entre 30 et 50 ans, qui ont eu une expérience d'un couple ou d'une relation, et pour certains de la paternité.
Voici quelques unes de leurs réflexions, elles sont anonymées mais j'ai noté l'âge, la situation personnelle et le nombre d'enfants éventuels.

Le couple est un miracle. Comme le bourdon qui, en sciences, ne devrait pas pouvoir voler vu son poids et ses ailes, le couple ne devrait pas non plus exister vu les egos et les désirs. Et pourtant le couple vole ! Sans que l’on ait compris pourquoi ni comment deux êtres humains arrivent à partager leurs faiblesses, leurs peurs, leurs névroses mais aussi leur imagination et leur force.
Un miracle qui ne tient que par une force incomprise encore : l’amour.
Homme, 42 ans, célibataire, deux enfants
C’est quoi cette question ?!!!
Homme, 39 ans, célibataire, 2 enfants
C’est un lieu avant tout dans lequel deux personnes se retrouvent. Malheureusement, un couple aujourd’hui est un couple d’ignorants […] car individuellement les gens ne se connaissent pas ou très peu. On a donc 2 ignorants d’eux-mêmes et ils créent une troisième personne, le couple, encore plus ignorant. La différence naturelle, malgré l’ignorance, poussent les gens à se tourner vers eux, comme le racisme, du coup les conséquences sont celles que nous connaissons : lieu de frustration, lieu d’animosité, lieu de vengeance, lieu d’abandon de soi.
Homme, 39 ans, célibataire, 2 enfants
La seule notion figée derrière le couple,
c’est l’exclusivité, non ?
Homme, 41 ans, célibataire, 2 enfants
Le couple, je ne sais plus ce que c’est ! J’ai surtout l’impression d’avoir vécu des échecs jusqu’à présent.
Je dirai qu’il y a beaucoup de fantasme romantique autour du couple. Il suffit de décortiquer les contes pour enfants pour voir le conditionnement un peu nounouille dont on fait l’objet dès le plus jeune âge. Sans compter la religion qui impose ses schémas. Les droits et les devoirs vis à vis de sa ou son partenaire.
Je dirai aussi que l’on ne peut pas évoquer le rapport au couple sans évoquer le célibat. Ça peut être anxiogène la solitude notamment quand on n’a pas d’enfants. Je pense qu’on a une propension à vouloir combler ce vide et avoir un ou une partenaire, c’est rassurant. C’est valorisant aussi, en particulier si on a de l’admiration pour l’être aimé.
Pour ma part, j’ai moins peur de la solitude aujourd’hui. Je n’ai pas envie de commettre les mêmes erreurs et je vais prendre mon temps pour trouver ma future partenaire. J’ai plein de futurs heureux en tête.
Pour conclure, être en couple ça signifie aussi (pour ma part) devoir renoncer à la diversité des partenaires. Il va falloir faire le deuil car j’adore ça !
Homme, 39 ans, célibataire
Comment répondre à cette question ?
Je peux te parler de mon ancien couple.
Le futur, je ne le connais pas encore.
Homme, 37 ans, célibataire
[…] Ma perception du couple a évolué au fil des années et j’ai réalisé que le compromis est inévitable et incontournable pour une vie à deux. Ce n’est pas dire que j’aime toujours cette réalité. Le compromis fait royalement chier par moment. Parfois ce n’est pas trop dur, parfois insupportable. Mais c’est indispensable.
Je crois qu’on apprend à céder à certaines choses.[...] Le bonheur passe par une forme d’acceptation, pas une résignation mais une réelle acceptation de notre réalité. On arrive à accepter que l’autre ne va jamais correspondre à toutes nos exigences et ce n’est pas grave. Tant que nous arrivons à partager le voyage avec joie et avec peine en acceptant nos différences. C’est pas très rock’n roll tout ça, hahaha ! C’est un bonheur modeste mais durable.
Dans mon cas, j’avais besoin de stabilité et d’un cadre sécurisant après une jeunesse mouvementée.
Homme, 47 ans, en couple, 2 enfants
C’est avoir des projets ensemble, surtout des projets communs.
Homme, 40 ans, en couple, 3 enfants
Je citerai cette phrase (mais je ne me rappelle plus l’auteur) : les êtres humains n’auraient jamais eu l’idée de se mettre en couple, si on ne leur en avait pas parlé avant.
Homme, 40 ans, en couple, 2 enfants
J’ai trouvé curieux de me poser cette question, moi qui n’ai jamais vécu avec une femme et dont les relations n’ont jamais vraiment duré, je me trouve peu crédible pour parler de couple.
Si j’ai cette réticence de prime abord, c’est bien parce que le couple est aujourd’hui une norme. J’observe donc ces duos se composer et avancer ensemble dans une même direction. Dans la même direction d’ailleurs que beaucoup d’autres de leurs semblables = trouver un logement, partir en voyage, faire un enfant, puis un deuxième, déménager, voir l’autre changer, s’en agacer, se séparer ou se persuader que l’on est quand même mieux que tout seul…
Et pendant ce temps, le « je » est remplacé par le « nous », les envies personnelles font place aux projets collectifs. Le couple devient une personne à part entière indivisible (essayer d’inviter que la moitié d’un couple à une soirée!)
Homme, 36 ans, célibataire
Mais enfin le couple, c’est surtout l’expression la plus visible de l’amour entre deux personnes ! Dès lors ça ne peut pas, ça ne doit pas être une simple norme. Le couple est alors un moyen pour faire vivre cet amour, qu’il rend concret. Et si l’on veut faire perdurer cet amour, il devient nécessaire de prendre le couple au sérieux. Aussi, il s’agit de façonner son couple pour que chacun s’y épanouisse. Être fusionnel, indépendant, dormir ensemble, choisir de faire des enfants ou non. Le couple idéal est celui qui convient aux deux entités qui le forment. Ce n’est donc pas une figure imposée, c’est bien au contraire un espace de liberté absolue. Un projet en soi qui devient donc passionnant puisque l’enjeu n’est ni plus ni moins de s’épanouir personnellement, grâce à l’amour. »
Homme, 36 ans, célibataire
C’est l’épanouissement individuel de 2 personnes, main dans la main et qui vont dans une même direction.
Homme, 42 ans, célibataire
Pour moi, le couple est défini par 3 espaces contenant des principes propres à chaque couple.
Il y a l’espace commun, c’est le lieu qui représente les bases communes, essentielles et fondatrices des deux individus qui se sont trouvés et aimés. Il est indispensable que les contenants soient « identiques » car ce sont des priorités personnelles à chacun des deux partenaires. Au début de la vie d’un couple, la découverte de l’espace commun est la condition indispensable à la poursuite de l’engagement.
A l’opposé, il y a l’espace personnel des deux individus, lieu de réalisation personnelle où chacun laisse l’autre faire à sa guise.
Entre existe un espace dont les frontières sont en mouvement perpétuel, créant un équilibre entre les aspirations personnelles et le couple.
Le couple c’est la réalisation d’un dialogue permanent dans cet espace pour adapter ces frontières et son contenu qui change au cours du temps.
La longévité d’un couple va résider dans sa capacité à faire évoluer cet espace intermédiaire afin de convenir en permanence aux deux partenaires.
C’est un lieu où l’on va, par exemple, accepter et être capable de tenir un compromis sur un sujet.
Homme, 40 ans, en couple, 3 enfants.
C’est quelque chose qui n’est pas pour moi. Une sorte d’interdépendance : quand je regarde les couples et que je vois cette osmose...
Homme, 42 ans, célibataire
Le couple c’est un lieu, un espace de liberté. C’est être à l’écoute de soi et de l’autre de façon permanente pour créer un socle solide sur lequel tu peux évoluer en toute liberté. Cela prend du temps.
Il y a aussi une notion d’engagement.
Homme, 40 ans, en couple
C’est une rencontre profonde
avec une part inconnue de soi-même.
Homme, 42 ans, en couple
Le couple est une société très archaïque qui était nécessaire il y a un temps, temps qui n’est plus d’actualité. Ce fossé temporel est totalement ignoré par tous les couples.
La femme n’a plus besoin de l’homme comme c’était le cas autrefois, de même pour l’homme. Tout est réciproque.
Nous avons toujours des besoins, donc la nécessité d’échanger entre les genres. De plus, le contexte économique nous a progressivement amené vers l’individualisme et l’individualisme pose l’indépendance des êtres. On parle beaucoup de l’indépendance de la femme, c’est assez insupportable d’ailleurs car, encore une fois, tout est réciproque .
La pression des institutions (économique, religieuse, politique), la morale judéo-chrétienne, tu t’es demandé pourquoi toutes ces institutions, les plus puissantes, nous poussent vers le couple ? On a éduqué les gens vers une notion absurde.
Homme, 39 ans, célibataire, 2 enfants
Pour moi, j’ai l’image du couple avec le concept de romantisme, de famille etc. Un idéal romantique, trop… tellement idéal que je ne le construis pas car je ne m’y suis jamais frotté, par peur sûrement.
Homme, 44 ans, célibataire
Ma vision du couple ou plutôt de mon couple : c’est l’équilibre de ma vie, le bonheur et l’harmonie totale. La sécurité de savoir qu’on peut compter sur sa moitié et lui faire confiance aveuglément. Mais plus que tout, c’est l’Amour, à la fois le plus fort et le plus simple, naturel, facile et évident. Bref, mon couple c’est le bonheur qui rayonne entre nous mais aussi sur notre entourage.
Homme, 41 ans, en couple
Le couple est un jeu relationnel qui permet le dépassement, la découverte et l’élévation de soi ; si l’on tente non pas de trouver assistanat de ses carences affectives, mais si on accepte le jeu de miroir dans ce qu’il a de plus intime et profond pour conscientiser les directions à suivre dans son élévation spirituelle.
Homme, la quarantaine, couple célibataire avec enfant
On n’a pas tous la même conception du couple. Mes dernières expériences renforcent la mienne à savoir que je ne conçois pas le couple sans amour.
Homme, 38 ans, célibataire, 2 enfants
[...] Le couple est pour moi le lien, la liaison qui existe entre des individus qui acceptent
leur vulnérabilité réciproque. C’est le premier cercle d’appartenance social. Le lieu
d’expression de l’intime et d’épanouissement de la sexualité. C’est la certitude
indéfectible de pouvoir compter sur l’autre sans en avoir besoin. Une corde de violoncelle
qui vibre profondément, expression d’un sentiment amoureux constant. »
Homme, 31 ans, couple libre